Où en est la recherche ?

Par bien des aspects, les troubles du spectre autistique restent mystérieux. Quels en sont les causes ou les mécanismes exacts ? Quelles sont les prises en charge les plus adaptées ? Comment est-il possible d’améliorer la qualité de vie des personnes autistes et de leur entourage ? Toutes ces questions sont autant d’axes de recherche pour les scientifiques et experts en biologie, génétique, imagerie médicale… mais aussi en sciences cognitives, psychologie, sciences humaines et sociales. Le point sur les principaux axes de recherche actuels.

70 ans de recherche

C’est dans les années 40 que l’autisme est décrit et étudié pour la première fois par deux psychiatres qui ne se connaissaient pas : Léo Kanner et Hans Asperger. 
Très vite, les recherches portent sur une question cruciale : l’origine de l’autisme. 
Deux tendances s’opposent alors :

  • celle rattachant l’autisme à des causes génétiques ou neuro-développementales ;
  • celle, issue de la psychanalyse, qui explique l’autisme par le contexte familial et par de possibles carences affectives.

Ce dernier courant est notamment représenté, dans les années 60, par le psychologue américain Bruno Bettelheim. Aujourd’hui, grâce aux progrès de la recherche et des neurosciences, cette explication est réfutée. L’autisme est désormais défini comme un trouble du neuro-développement. 

Voir la page " Qu'est-ce que l'autisme ?"

Pour en savoir plus :

L'autisme au féminin et au masculin

Les axes de recherche aujourd’hui

1.Comprendre les causes et mécanismes de l’autisme

Cet axe est l’un des plus développés. C’est, en effet, en comprenant mieux les causes et les mécanismes de l’autisme qu’il est ensuite possible de mieux diagnostiquer, prendre en charge et accompagner.

> La génétique

Grâce aux progrès de la biologie moléculaire, certains gènes ont été identifiés comme pouvant être responsables des troubles autistiques. Ils sont nombreux : plusieurs centaines ! 
Beaucoup d’entre eux sont impliqués dans le fonctionnement du système nerveux. 

Aller plus loin :
Autisme, la piste génétique (Institut Pasteur)
Plusieurs gènes impliqués (Participate !)

> La recherche sur le cerveau

Avec l’imagerie médicale, des anomalies dans les zones concernant le langage et les interactions sociales ont été détectées chez certaines personnes autistes. 

Aller plus loin :
Une étude d’imagerie cérébrale inédite semble remettre en cause le modèle (Inserm)
L'autisme et l'imagerie cérébrale (CEA)
Comprendre le cerveau : l’autisme (FRC Neurodon)

> Mais aussi…

D’autres axes prometteurs sont également explorés comme l’immunologie (c’est-à-dire l’étude du système immunitaire) ou l’étude du microbiote intestinal (aussi appelé “flore intestinale”), ouvrant de nouveaux champs de recherche et d’approches thérapeutiques.

Aller plus loin :
La piste immunologique est fortement suspectée dans la survenue des troubles du spectre de l’autisme
Quel lien entre l’autisme et le microbiote ?

2. Détecter

Afin de repérer plus facilement l’autisme à la maison ou en consultations, plusieurs recherches sont menées. Elles utilisent notamment des outils comme l’analyse automatique de films, le suivi du regard ou la linguistique.

Aller plus loin :
Peut-on reconnaître les différents troubles autistiques d’un simple regard ? (Inserm)
Les dysfonctionnements du langage chez l’enfant autiste : une étude de cas entre un et trois ans (HAL) 

3. Traiter et prendre en charge

La recherche sur un éventuel traitement médicamenteux n’a pas encore donné de résultat.
En revanche, de nombreuses études sont à l’œuvre pour évaluer de manière rigoureuse :
- les effets de long terme des prises en charge développementales, comportementales et éducatives ;
- les résultats des méthodes de prise en charge.

Voir l’article " Quels outils et méthodes d'intervention ? "

4. Accompagner

Afin d’améliorer la qualité de vie des personnes autistes et de leur entourage, des projets de recherche appliquée voient le jour. Certains reposent sur les technologies numériques. Par exemple,  les mini-jeux e-GOLIAH ont pour objectif l’entraînement des habiletés comportementales et cognitives grâce à un accompagnement personnalisé. 

Aller plus loin :
Autisme et nouvelles technologies (Fondation internationale de la recherche appliquée sur le handicap - FIRAH) 


En Île-de-France, la recherche s’organise

Afin de conjuguer les efforts, les équipes mutualisent leurs forces. Le projet InnovAND a ainsi été sélectionné en 2019 pour être l’un des trois centres d’excellence français du neuro-développement et de l’autisme.
Coordonné par l’hôpital Robert-Debré AP-HP à Paris, il réunit en Île-de-France les équipes scientifiques et cliniques ainsi que les associations de patients et de familles. Son objectif :  créer une communauté de recherche forte pour mener des travaux interdisciplinaires et diffuser rapidement les innovations.
Les autres centres d’excellence qui existent actuellement en France sont le CEAND, porté par le CHU de Montpellier, et l’EXAC-T, piloté par le CHU de Tours.


Pour en savoir plus 

Sélection des trois premiers centres d’excellence de recherche sur l’autisme et les troubles du neuro développement